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Ils sont encore étudiants en architecture et ont déjà fait l’expérience du dérèglement climatique. « A Venise, lors de mon Erasmus, j’avais les pieds dans l’eau tous les jours pour aller en cours au mois d’octobre », retrace Juliette Douillet, 22 ans. Son camarade Paul Facundo, 23 ans, raconte avoir passé une année en Guyane dans le cadre du projet de développement de Kourou, quatrième ville la plus peuplée du département : « Le territoire est exposé à différents risques d’inondation, je souhaiterais contribuer à apporter des réponses. » A ses côtés, Mia Célestin, 30 ans, a vécu le tremblement de terre d’Haïti en 2010 : « C’est ce qui m’a poussée à faire des études d’architecture. Sauf que la question des risques n’était pas vraiment abordée en formation initiale. Voilà pourquoi je suis ici aujourd’hui. »
Ici, c’est le diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) Architecture et risques majeurs de l’Ecole nationale supérieure d’architecture (ENSA) Paris-Belleville. Le diplôme de troisième cycle unique forme à la prévention, à la gestion de crise, à la reconstruction et au développement.
La formation se déroule en quatre semestres, composés de cours, d’ateliers de projets et de construction, ainsi que d’un voyage d’études. Fin octobre, une partie des étudiants du DSA se rendaient à Apice, commune italienne près de Naples, dont le centre-ville a été abandonné à la suite du tremblement de terre de 1980. « Ils travaillent sur la réhabilitation d’un palais dans cette ville fantôme », explique Dominique Lerche, enseignant à l’ENSA Paris-Belleville.
Directeur pédagogique du DSA, Cyrille Hanappe revient tout juste de Saint-Louis, au Sénégal. Pendant dix jours, ses étudiants ont travaillé sur Guinaw Rail. « Ce quartier est progressivement envahi par les eaux, la nappe phréatique monte inexorablement, explique-t-il. Les nouvelles maisons sont construites avec des planchers toujours plus hauts, les anciennes sont engagées dans des travaux désespérés de gestion des eaux. »
Les études de DSA sont accessibles aux titulaires du diplôme français ou étranger d’architecte, mais également aux diplômés d’un master d’une autre filière, notamment d’ingénieur, de paysagiste ou d’urbaniste. « Les jeunes qui choisissent ce parcours ont une sensibilité écologique, ils ont souvent une certaine culture du risque car ils ont vécu des choses… ou tout simplement ils ont déjà abordé la question des risques en option en master », précise Elodie Pierre.
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